Aperçu de la section

    • I. Une mosaïque culturelle et religieuse

      a. L’Empire romain : un espace d’acculturation
      La Maison Carrée de Nîmes est construite au début du Ier siècle pour le culte de Caius et Lucius César, les petits-fils d’Auguste, divinisés après leur mort. Ce temple est construit sur le Forum de cette cité qui est une colonie. Photo : Julien Maury, 2018.
      La Maison Carrée de Nîmes est construite au début du Ier siècle pour le culte de Caius et Lucius César, les petits-fils d’Auguste, divinisés après leur mort. Ce temple est construit sur le Forum de cette cité qui est une colonie. Photo : Julien Maury, 2018.

      Au fil des conquêtes menées en Méditerranée, la culture grecque s’est très largement diffusée à Rome, dans le domaine de l’art, de la littérature, de la philosophie ou encore des sciences comme la médecine. Les élites romaines doivent maîtriser autant le latin que le grec. Dans les provinces, même si le latin et le mode de vie romain se diffusent, les langues et les identités locales perdurent après la conquête. Les villes sont des relais de la romanité, notamment avec les édifices de divertissement (théâtres, amphithéâtres, hippodromes) ou les thermes. Les magistrats des cités financent des combats de gladiateurs ou des pièces de théâtre afin d’assoir leur influence. Ils peuvent aussi organiser de grands banquets publics ou distribuer de la nourriture.

      b. Une diversité de cultes

      La religion romaine est polythéiste et une multitude de divinités sont célébrées à Rome. Les Romains vénèrent les dieux du panthéon traditionnel, mais aussi des dieux importés de l’étranger, notamment d’Orient. Rome fait preuve d’ouverture et de tolérance en matière religieuse pour peu que l’ordre public soit respecté. L’Empire compte également une diaspora juive importante à travers les provinces et à Rome.

      c. Le culte impérial : un ferment de cohésion

      L’expression de culte impérial désigne une diversité d’honneurs religieux rendus à l’empereur et à sa famille. Un empereur ou un membre de la famille impériale peut recevoir l’apothéose après sa mort. Cette décision est prise par le Sénat et se traduit par l’organisation d’un culte et la construction d’un temple. Cependant, la mémoire des empereurs jugés mauvais est condamnée. Le culte impérial se diffuse dans l’Empire et renforce la cohésion autour du pouvoir romain.

    • II. L’avènement d’un Empire chrétien

      a. Les premières communautés chrétiennes

      Jésus de Nazareth, prédicateur de Galilée, diffuse au début du 1er siècle un enseignement issu du judaïsme mais qui s'en éloigne par un message renouvelé insistant sur l'amour et le pardon. Ses disciples l'appellent le Christ, et sont rapidement surnommés les chrétiens. Les apôtres qui l’ont accompagné diffusent son message après sa mort à Jérusalem. Le christianisme se répand dans l’Empire depuis la Judée et l’Asie Mineure où apparaissent les premières communautés chrétiennes. À Rome, les premiers chrétiens sont attestés sous le règne de Néron, mais leur présence reste moins importante en Occident qu’en Orient durant le Haut-Empire. Dans un premier temps, les Romains perçoivent mal la différence entre les juifs et les chrétiens. Les premiers chrétiens sont autant des juifs que des païens, et appartiennent plutôt aux catégories sociales modestes.

      b. Le christianisme, d’une minorité persécutée à une religion officielle

      Les juifs bénéficiaient de certains privilèges pour ne pas participer directement au culte impérial. C’est avant tout le refus des chrétiens de participer à ce culte qui est à l’origine des persécutions, qui ne sont pas systématiques. La première attestée se déroule sous le règne de Néron après l’incendie de Rome en 64. Les persécutions résultent souvent de décisions prises localement par le gouverneur. D’abord ponctuelles, elles s’amplifient au IIIe siècle. Les chrétiens se divisent quant à l’attitude à adopter face aux persécutions, mais le courage des premiers martyrs attire l'attention des populations.

      c. L’avènement d’un Empire chrétien

      Selon la tradition, à la veille de la bataille du pont Milvius en 312 face à Maxence, l’empereur Constantin aurait eu une vision lui enjoignant d’apposer le chrisme sur les armes de ses légions pour vaincre. En 313, un rescrit impérial, « l’édit de Milan », rend le christianisme religion licite. De grandes basiliques sont construites à Rome comme celle de Saint-Pierre au Vatican. Excepté Julien, tous les empereurs qui lui succèdent sont chrétiens. Théodose finit par adopter une série de mesures qui mettent fin au paganisme dans les années  380. Le christianisme devient la religion officielle d’État.

  • Je fais le point

  • Documents

    • Document 1 : Relief de l’autel de Domitius Ahenobarbus, IIe-Ier siècles av. J.-C.

      Ce relief en provenance de Rome est exposé au musée du Louvre. La scène représentée est un sacrifice au cours duquel un taureau, un mouton et un porc sont offerts au dieu Mars.

      Relief de l’autel de Domitius Ahenobarbus, IIe-Ier s. av. J.-C. Musée du Louvre.
      Relief de l’autel de Domitius Ahenobarbus, IIe-Ier siècles av. J.-C. Musée du Louvre, département des antiquités grecques, étrusques et romaines.

    • Document 2 : Autel funéraire en marbre au nom de Quintus Fabius Diogenes, Ier siècle

      L’autel a été commandé par les esclaves et les affranchis du couple.

      Autel funéraire en marbre au nom de Quintus Fabius Diogenes et de Fabia Primigenia, Ier siècle. The Metropolitan Museum of Art, New York.
      Autel funéraire en marbre au nom de Quintus Fabius Diogenes et de Fabia Primigenia, Ier siècle. The Metropolitan Museum of Art, New York.
    • Document 3 : Buste en marbre de l’empereur Commode (161-192)

      Statue en marbre de l’empereur Commode (180-192) représenté en Hercule, Rome, Musées capitolins. Photo : Bradley Weber, 2013.
      Statue en marbre de l’empereur Commode (180-192) représenté en Hercule, Rome, Musées capitolins. Photo : Bradley Weber, 2013.
    • Document 4 : La déesse égyptienne Isis

      Temple d’Isis à Pompéi, IIe siècle av. J.-C. Photo : Carole Raddato, 2014.
      Temple d’Isis à Pompéi, IIe siècle av. J.-C. Photo : Carole Raddato, 2014.
      Fresque originaire de Pompéi représentant un prêtre d’Isis, Ier siècle, Musée archéologique national de Naples. Photo : Dimitri Tilloi d'Ambrosi.
      Fresque originaire de Pompéi représentant un prêtre d’Isis, Ier siècle. Musée archéologique national de Naples. Photo : Dimitri Tilloi d'Ambrosi.
      Statuette de la déesse Isis assimilée à la déesse romaine Fortuna, déesse de la fertilité et de la bonne fortune, IIe siècle. The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
      Statuette de la déesse Isis assimilée à la déesse romaine Fortuna, déesse de la fertilité et de la bonne fortune, IIe siècle. The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.
    • Document 5 : La persécution de Néron selon deux points de vue

      1- Selon un historien païen

      Tacite, Annales, XV, 44. Traduction : Henri Bornecque, Garnier, Paris, 1933.

      2- Selon un historien chrétien

      Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, 25, 5-8. Traduction : E. Grapin, Éditeurs Alphonse Picard et fils, Paris, 1905.

    • Document 6 : L’empereur Théodose et les cultes païens

      L’empereur chrétien Théodose (379-395) adopte une série de mesures qui peu à peu mettent fin aux cultes païens au profit du christianisme.

      « Nul ne doit se souiller avec des victimes, sacrifier un animal innocent, entrer dans les sanctuaires, fréquenter les temples et adorer des statues façonnées de main d’homme, sous peine de sanctions divines et humaines. Cette disposition doit s’appliquer également aux juges, car, si l’un d’eux, dévoué à un rite profane, pénètre dans un temple pour y vénérer les dieux, où que ce soit, en voyage ou dans la ville, il sera immédiatement contraint de verser quinze livres d’or, et son bureau devra payer aussi rapidement la même somme au cas où il ne serait pas opposé au juge et ne l’aurait pas aussitôt retenu par des avertissements prononcés publiquement. »

      Édit du 24 février 391, Code théodosien, XVI, 10, 10. Texte latin Th. Mommsen (1905). Traduction Jean Rougé, Paris : Cerf 2005.

  • Activités

    • Activité sur l'ensemble du dossier documentaire

      1. Décrivez la scène de sacrifice représentée sur le relief de l’autel de Domitius Ahenobarbus.
      2. Quelle est l’utilité des sacrifices dans le monde païen ?
      3. Montrez la diversité des divinités vénérées dans le monde romain.
      4. Comment l’empereur Commode s’assimile-t-il au dieu Hercule ?
      5. En quoi les dieux sont un soutien pour le pouvoir impérial ?
      6. Expliquez la différence de point de vue sur les persécutions des chrétiens par l’empereur Néron.
      7. Expliquez les mesures adoptées par Théodose au sujet des sacrifices.