I. Des réponses variables dans l’espace et le temps
Face à ces défis, les États oscillent entre politiques natalistes et anti-natalistes, menées de manière plus ou moins autoritaires. Dans les pays confrontés à une forte croissance démographique, le contrôle des naissances peut passer par le recul
de l’âge au mariage, la diffusion de la contraception, l’éducation des filles à la santé et la sexualité, mais aussi la pénalisation financière ou encore les stérilisations et avortements contraints.
Face au vieillissement, des États cherchent au contraire à encourager les naissances par des politiques natalistes incitatives (allocations, réductions d’impôts pour les familles nombreuses, dispositifs de garde d’enfants…) ou plus coercitives (par
exemple l'Égypte a réduit les dépenses consacrées aux programmes de planification familiale depuis 2000).
Ces politiques évoluent en fonction des trajectoires démographiques des États et des nouveaux enjeux socio-économiques qui en résultent. Après plus de 30 ans de politique de limitation des naissances et de privilège masculin, la Chine fait ainsi face
aujourd’hui au vieillissement de sa population, mais aussi au déséquilibre du sex ratio (105 hommes pour 100 femmes en 2021).
Qu’il s’agisse de limiter ou d’encourager la natalité, la place des femmes dans les sociétés apparaît comme un enjeu majeur. En 1994, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, l’ONU a réaffirmé le droit pour chaque
femme de décider librement du nombre d’enfants qu’elle souhaite avoir.